M comme Mollourt' (2)

Il est désormais temps de s'attaquer au fond de la question et à l'explication tant attendue

Mop, mop (oui, paskeu y faut toujours avoir une pipe pour ce genre d'histoire, ça renforce la crédibilité du propose. D'où le "mop mop" de rigueur lorsque l'on fume la pipe).

Les amateurs de produits laitiers, de petit déjeuner et de tout moment de la journée pouvant être consacré au plaisir de la table apprécient le plaisir simple et sain de la dégustation du yaourt (et non du yohourrrr, comme voudraient nous le faire croire les bobos de Maubeuge).

Mais ceux-là savent bien que si la chasse au yaourt reste relativement aisée et peu passionnante, la mise à mort requiert la plus grande attention. Le yaourt se respecte et ne s'offre pas au premier venu. L'imprudent aura tôt fait de se retourner piteusement vers l'évier après avoir subi le jet redoutable sur une trop arrogante chemise, victime innocente de la folie des Hommes...

C'est au moment où ce non initié croit la partie définitivement gagnée que le "Mollourt'" se fait le plus redoutable. Ce fameux Mollourt', dont l'évidente noblesse justifie la majuscule, sait se faire discret jusqu'à l'ouverture de ce que les hérétiques  nomment "l'opercule".

C'est à cet instant, cette fragile fraction de seconde, que tout se joue. L'ouverture de la bête, lorsqu'elle est fraîche et sauvage, bien évidemment, entraîne ce réflexe de défense surprenant, redoutable et touchant du yaourt, cet espèce de crachat de fierté, un peu comme la suite d'une phrase en néerlandais, cette masse vive de yaourt projetée telle un mollard... Ainsi EST le Mollourt'.

Alors, aux avertis qui en valent désormais deux, j'invite au plus grand respect et à la plus grande attention lors de l'ouverture du prochain yaourt, et de songer aux nombreuses victimes. Le yaourt n'est pas de ces petits beurres que l'on mutile gratuitement en leur croquant les "oreilles" ; tels les plus nobles éléments de la chaîne alimentaire, il mérite notre respect, et chaque yaourt achevé avec la chemise vierge doit être considéré comme un honneur fait à la mémoire de la bête.

Songez, buvez et dormez !